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Difficulté des immigrants au Québec à pouvoir échanger en français

Difficulté des immigrants au Québec à pouvoir échanger en français

12 juin 2018 à 12:00

Mise à jour le 13 septembre 2022 à 3:54

Un résident de l’Outaouais, habitant au Québec depuis près de vingt ans, a écrit une lettre dans laquelle il note la difficulté des immigrants au Québec à pouvoir parfois échanger en français avec des francophones. Ce citoyen, Eugène Lakinsky, a exprimé à CHIP 101,9 les exemples quotidiens vécus et en a profité aussi pour souligner son plaisir à évoluer dans la société québécoise.

Notons que monsieur Lakinsky a publié un livre en janvier dernier en langue ukrainienne destiné au marché ukrainien.

L’entrevue complète est disponible ici.

Extrait de la lettre d’Eugène Lakinsky;

Parlez-nous français en tout temps!
Impératif français consacre des efforts importants à la protection du français. Permettez-moi, cependant, de mentionner un phénomène déplorable auquel il faudrait peut-être s’attaquer davantage.

Immigrant allophone, je vis au Québec depuis bientôt 18 ans. Dès mon arrivée, j’ai choisi le français.

Aujourd’hui, je le maîtrise mieux que l’anglais. Et pourtant, souvent m’arrive-t-il qu’en entendant mon accent « étranger » des interlocuteurs francophones passent à l’anglais. Et cela, sans m’accorder le bénéfice du doute.

Non seulement c’est contre-productif (mon anglais est pire que mon français, ce qui est leur cas également), mais surtout c’est insultant. C’est comme si l’on me signifiait que je suis un étranger incapable de parler la langue du Québec. Le pire, c’est que les gens qui agissent ainsi ne comprennent pas que leur comportement puisse insulter l’interlocuteur.

Malheureusement, je ne suis pas le seul. Beaucoup de non-francophones sont exposés à la même « preuve de gentillesse ». Et cela est fort décourageant.

Il faut beaucoup de courage et de persévérance pour résister à un tel comportement, et ce n’est pas tout le monde qui les a. Ayant reçu quelques claques linguistiques, beaucoup de non-francophones abandonnent leurs tentatives de communiquer en français (surtout que « tout le monde comprend l’anglais anyway »). On reproche aux anglophones et aux allophones de ne pas vouloir apprendre le français. Mais même ceux d’entre eux qui veulent pratiquer la langue de Molière doivent faire face à une résistance : tu parles en français « langue seconde » dans une succursale bancaire ou dans un petit resto du Vieux-Hull et le personnel te répond en anglais!

Il nous faut, peut-être, une vaste campagne de sensibilisation qui encouragerait les francophones à utiliser leur langue même lorsqu’un interlocuteur la parle avec un accent ou avec des erreurs.

En tant que citoyen du Québec, j’espère que votre organisation pourrait un jour se pencher sur ce problème.

Eugène Lakinsky