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La vaccination obligatoire soulève des inquiétudes quant au personnel de l’Hôpital Pontiac

La vaccination obligatoire soulève des inquiétudes quant au personnel de l’Hôpital Pontiac

14 septembre 2021 à 12:00

Mise à jour le 13 septembre 2022 à 3:49

Alors que le ministre de la Santé Christian Dubé a annoncé le 7 septembre que la vaccination sera obligatoire pour tous les travailleurs de la santé de la province, certains craignent que le personnel des établissements locaux ne soit encore plus sollicité.

Selon la porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) Marie-Pier Després, 92,2 % de leurs travailleurs avaient une dose (proportion identique à la moyenne provinciale) et 87,2 % en avaient deux (la moyenne provinciale est de 88 %). Elle n’avait pas d’information sur les taux du Pontiac en particulier.

« Avant la mise en place de la vaccination obligatoire, les employés qui n’étaient toujours pas vaccinés devaient être dépistés 3 fois par semaine (pour des domaines / services spécifiques uniquement) », a écrit Després dans un courriel le 9 septembre. Elle affirme qu’ils publieront bientôt plus d’informations sur le sujet.

Le ministre Dubé a déclaré que tout travailleur de la santé qui n’est pas vacciné avant le 15 octobre serait suspendu sans salaire.

Un membre du personnel de l’hôpital du Pontiac ayant une connaissance approfondie de la situation a déclaré qu’il y a actuellement 6 à 8 membres du personnel infirmier à l’hôpital qui n’ont pas été complètement vaccinés et qu’ils seraient très probablement suspendus à la date limite du 15 octobre. Cette personne a accepté de parler à CHIP 101.9, mais préfère garder l’anonymat. Elle qualifie les mesures d’exagérées et déclare que même si cela n’entraînerait peut-être pas immédiatement des interruptions de service, cela mettrait une pression supplémentaire sur le personnel qui est déjà surchargé.

« C’est ridicule, nous manquons déjà de personnel, qu’est ce qu’on est censé faire? Au moins, s’ils sont testés deux, trois fois par semaine… nous pouvons toujours garder notre personnel, tout ce qui reste… Je veux dire c’est assez gros, suspendus et renvoyés chez eux sans salaire, je veux dire, wow, je ne peux pas croire que nous en sommes rendus là. Nous ne tenons toujours qu’à un fil… c’est au jour le jour. Si quelqu’un est malade, nous pourrons difficilement [les] remplacer… Le fait que certains soient suspendus, cela fera une grande différence, ce sera une grosse brèche. Cela met nos horaires à l’envers. Que faire?  »

La préfète de la MRC Pontiac, Jane Toller, parlant avec CHIP 101.9 la semaine dernière au sujet de l’unité d’obstétrique de l’Hôpital Pontiac, craignait qu’avec le manque de personnel actuel dans les établissements, ils ne pouvaient pas se permettre de perdre plus de personnel.

Le comité d’éthique en santé publique, qui conseille l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), a émis une déclaration le 7 septembre, revenant sur leur motivation pour approuver cette mesure, qui est un changement par rapport à janvier lorsqu’ils avaient declaré que la décision n’était pas justifiable.

La commission précise que de telles « mesures exceptionnelles » seraient viables dans le contexte actuel, pourvu qu’elles soient temporaires. Ils affirment que les vaccins sont l’une des mesures les plus efficaces pour lutter contre le virus, et que les avantages de les rendre obligatoires l’emportent sur les inconvénients. Cependant, le communiqué souligne également que le gouvernement doit clairement exposer sa vision du retour à la normale et des mesures telles que le passeport vaccinal et les vaccinations obligatoires ne seraient plus nécessaires.